Roullion, Signalement de 31 évadés [détenus, forçats, bagnards] (1799)

Roullion, Signalement de 31 évadés (détenus, forçats, bagnards),1799, Clermont-Ferrand, Veysset, Musée Criminocorpus

Ce document intitulé Signalement de 31 évadés (détenus, forçats, bagnards), issu de la collection Philippe Zoummeroff, présente les noms et caractéristiques physiques de prisonniers en fuite, principalement des brigands, auteurs de pillages à main armée commis sur les grands chemins et dans les campagnes1. La liste a été établie et communiquée par Roullion, en qualité de commissaire du Directoire du département du Puy-de-Dôme. Sous le Directoire (26 octobre 1795/4 brumaire an IV au 9 novembre 1799/18 brumaire an VIII), le commissaire du pouvoir exécutif surveillait et assurait l’exécution des lois dans les administrations et tribunaux (tribunal civil, tribunal correctionnel et tribunal criminel). Le régime du Directoire voit la fin du jacobisme et un retour à un libéralisme économique qui a pour conséquence l’effondrement du prix de l’assignat, la monnaie de circulation et d’échange, puis une inflation considérable du prix des denrées. Cette crise économique, doublée d’une crise frumentaire liée aux conditions climatiques de l’hiver 1794-1795, plonge les couches populaires dans une misère sans égale. La période du Directoire sera donc marquée par la recrudescence d’actes de vols et de vols de nuit dans les campagnes, perpétrés pour la grande part par des artisans touchés par la crise qui opèrent spontanément en bandes éphémères .

Voir aussi sur Criminocorpus :

Frédéric Boutet, « Bandes armées. 5. Le brigandage après 89 – La “Grande peur” – Les chauffeurs : la bande d’Orgères – La bande de Jean l’écorcheur », Détective, tome 294, 14 juin 1934, page 14.

Frédéric Boutet, « Bandes armées. 6. Le brigandage en 1789 – Sur les routes. L’attaque des diligences – Les mystérieux “Compagnons de Jéhu” », Détective, tome 295, 21 juin 1934, page 14.

1. Maurice de Poitevin, « Brigands et brigandages dans le Revélois et la Montagne noire  aux XVIII^e  et XIX^e siècles », paru dans Les cahiers de l’histoire, n° 14, 2009 [↩]