Il y a 50 ans, le procès de Bobigny

Crédit photo : Musée du barreau de Paris.

Le 8 novembre 1972, s’achève à Bobigny un procès qui va marquer un tournant pour les droits des femmes et en particulier le droit à l’avortement interdit en vertu de la loi du 31 juillet 1920. Lors du procès, cinq femmes sont jugées. L’une, Marie-Claire Chevalier, 16 ans, pour avoir avorté après un viol, sa mère, Michèle Chevalier, deux collègues pour complicité et la “faiseuse d’anges”, pour pratique de l’avortement. Après le huis clos du procès de la jeune fille mineure, le jugement est rendu en audience publique pour les accusées majeures. L’avocate Gisèle Halimi – qui a d’ailleurs auparavant signé le Manifeste des 343 – parvient à obtenir la relaxe pour Marie-Claire et les deux collègues de sa mère et un simple sursis pour Michèle Chevalier et l’avorteuse qui encouraient jusqu’à cinq ans de prison.

Ce procès, où plusieurs personnalités sont venues soutenir les accusées à l’instar de Simone de Beauvoir, constitue une étape importante dans le combat des droits des femmes aboutissant le 17 janvier 1975 à la promulgation de la loi Veil légalisant l’interruption volontaire de grossesse.

La troupe “Conférence et compagnie” a présenté une reconstitution du procès à la Maison du Barreau de Paris.  La pièce a été adaptée par Me Basile Ader, Avocat au Barreau de Paris, Ancien Vice-Bâtonnier, conservateur du Musée du Barreau de Paris. et Sophie Dumont Ader. La captation a été réalisée le 13 octobre 2022 par Hervé, Juliette et Maya Colombani.
À l’issue de cette représentation, le fils de Gisèle Halimi a remis au Musée du Barreau de Paris la robe d’avocate de sa mère.

Musique du générique : Chanson Debout les Femmes, hymne du MLF composé par des militantes féministes en mars 1971.

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